Oublier cette journée pour démarrer un bon week-end et en profiter...

Comment est-ce possible de travailler avec autant de médiocres ? voilà 6 ans que c'est de pire en pire. Pendant 20 ans, on a attendu que la gauche repasse, maintenant c'est pire.

A bien observer la situation, les lécheurs d'hier sont les directeurs d'aujourd'hui. Ils ne savent pas manager une équipe, bossent 50 heures par semaine car leur organisation est merdique (et que lècher des culs, ça prend du temps quand même), te parle comme à une merde car tu es sur une branche inférieure à la leur et que accessoirement, tu n'es pas très "gentil", pas très "conciliant" et que tu oses donner parfois ton avis en argumentant !! (ouais, t'abuse quand même !).

Bref, tu rentres chez toi, à mi-chemin entre le serial-killer en émergeance et l'impression d'être une grosse merde.

Parce qu'au bout d'un moment, tu doutes. T'es intelligent, spirituel, efficace, motivé, réactif, et plein d'idées. Mais à force de tant de médiocrité et de mépris, tu doutes. Du coup, tu traines ce doute comme un bout de merde accroché à ta chaussure. Tu sais pas exactement pourquoi, mais tu te sens mal, l'air est moins respirable, tout paraît moins drôle.

Alors, réfléchissons. Oui, il y a un certain nombre de cons qui te pourrissent la vie. Mais il faut bien comprendre que leur vie est pourrie. Et que finalement, ils paient déjà assez cher la "réussite" de leur carrière. Si on peut appeler "réussite" le fait d'être arrivé au seuil de son incompétence et d'être un manager minable. Oui, ils sont plus payés que toi. Mais le soir, quand tu rentres à la maison, que ça sent bon l'amour, la cuisine, que ta bombasse de femme t'attend et que tes enfants sourient quand ils te voient, ils sont encore dans leur bureau. Ils travaillent beaucoup, enfin, surtout personne n'est à la maison pour les attendre. Il fait froid, leur frigo est vide. Leurs fringues salent trainent des jours, par terre ou dans un coin. Quand tu es seul, c'est long de remplir une machine à laver. Le seul rendez-vous du soir ? C'est à 20h, s'ils ont réussi à rentrer à l'heure, avec Laurence Ferrari. Pendant que le gratin fleury-nichon chauffe au micro-onde. A 20h30, ils enchaînent sur un film de merde en potassant leurs dossiers, car comme ils sont importants, ils ont des dossiers importants qui ne peuvent pas attendre lundi. Moi, mon dossier important, c'est mes enfants : ils ne peuvent pas attendre lundi et en plus, ils me font des bisous et des calins.

22h, tu vas rejoindre ton petit lot au lit, et pouvoir te serrer contre sa peau chaude et douce. Il leur reste encore quelques dossiers à potasser, car ils sont très importants. Le week-end commence, le notre va être merveilleux.

D'un côté, il y a des hommes et des femmes qui en bavent tous les jours au travail, avec les contraintes qui augmentent, les empêchent de respirer, hantent leurs rêves (quand ils ont réussi à trouver le sommeil) et qu'ils regroupent sous le terme générique de "stress".

De l'autre côté, il y a un bataillon de formateurs, managers, psychosociomachins et lauréats à peine démoulés de leurs grandes écoles qui leur disent :
"ah, mais attention,le stress a des aspects positifs ! il y a du stress négatif, mais aussi du stress mobilisateur, dynamisant!"
Ok les mecs, on va pas jouer sur les mots surtout quand on parle de souffrance. Quand un mec te dit "je ne dors plus tellement je suis stressé au boulot !" je doute qu'il s'agisse d'une stimulation positive tellement intense que sa transe du bonheur le maintient dans un éveil euphorique sans limite. Une stimulation positive, mobilisante, c'est possible, mais il faudrait éviter de dire que ça rentre sous le terme stress, car c'est un peu du foutage de gueule de bourgeois en pull cachemire.

Derrière, il devient facile d'en demander toujours plus sous couvert de "stimulation" (= stress positif) : "moi, si j'augmente la cadence, si j'en demande toujours plus, c'est pour eux, pour les pousser à donner le meilleur d'eux-mêmes et qu'ils puissent en être fiers. Et sans faire exprès, ce bon stress positif que je leur offrais, c'est transformé en stress négatif. Sans faire exprès ! Et peut-être même que c'est eux qui sont trop faibles pour valoriser ce bon stress dont je voulais leur faire profiter..."
Si en anglais le terme stress intègre les 2 aspects positifs et négatifs, sa traduction en français ne le soutend pas. C'est comme si tu essaies d'acheter en Angleterre un livre "in a library" sous prétexte qu'en France c'est comme ça...

Une mauvaise traduction, une théorie qui ne repose sur rien mais dont des milliers de précepteurs nous assomme. NON !